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  • La psychiatrie est-elle un crime contre l’humanité?

    La psychiatrie biologique utilise des médicaments pour quasiment toutes les questions de santé mentale, en croyant que ces produits vont pouvoir corriger une anomalie biologique qui, en fait, n’existe pas.

    Peter Gotzsche est professeur de médecine interne au Danemark.
    Tous ses livres sont solides et référencés.
    Son dernier livre est disponible gratuitement en anglais.
    A vous de vous faire votre propre opinion.

    Is psychiatry a crime against humanity? (2024) par Peter C. Gøtzsche.
    https://www.scientificfreedom.dk/books/

  • Personnes handicapées au Conseil de l’Europe: Pour le droit à l’expression.

    Personnes handicapées au Conseil de l’Europe: Pour le droit à l’expression.

    Le Conseil de l’Europe est une organisation différente de l’Union Européenne. Elle comprend notamment une Assemblée et une Cour de justice, qui est la Cour Européenne des Droits de l’Homme. C’est donc un recours important pour défendre les droits des personnes handicapées.

    Le 27 mars 2024, s’est tenue à Strasbourg, la Conférence à haut niveau « De l’aliénation mentale ».

    L’ONG norvégienne “We Shall Overcome” constituée d’usagers et survivants de la psychiatrie a été empêchée de s’exprimer et renvoyée de la Conférence où elle était pourtant invitée à présenter des notions fondamentales pour comprendre et aborder le sujet des droits des personnes.

    Le Collectif “Abolir la psychiatrie forcée”, constitué d’usagers et survivants francophones de la psychiatrie, témoigne sa complète solidarité avec “We Shall Overcome”. Nous déplorons cet acte de censure et d’exclusion. “We Shall Overcome” est une organisation clé engagée dans la défense des droits des personnes avec handicap psychosocial. La censure est inacceptable.

    Nous demandons que l’expression des vues et des arguments légaux développés par cette organisation et par toute organisation de personnes handicapées souhaitant s’y exprimer trouve sa place dans les évènements du Conseil de l’Europe, dans le respect mutuel des opinions diverses.

    Cette censure est d’autant plus dommageable, et une occasion manquée de dialogue, que le texte de la Convention Européenne des Droits de l’Homme nous apparait obsolète, et rédigé dans des termes qui utilisent le langage de la discrimination et des préjugés, quand l’article 5.1.e dénie les droits des personnes supposément “aliénées”, en ignorance des notions de droit des personnes handicapées et de modèle social du handicap basé sur les droits de l’homme, telles qu’elles sont définies dans la Convention ONU CDPH, et soulignées par les Directives et Observations Générales du Comité de cette Convention.

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    La déclaration de l’ONG “We Shall Overcome” est en anglais en suivant ce lien:
    https://wso.no/2024/03/survivours-of-psychiatry-silenced-at-council-of-europe-high-level-conference/

    Voici une traduction en français de la déclaration de l’ONG norvégienne. On peut aussi la télécharger en suivant ce lien.

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    Strasbourg 27 mars 2024

    Concernant la Conférence à
    haut niveau « De l’aliénation mentale » : approches conformes à
    la Convention pour l’exécution des arrêts concernant la détention
    et le traitement involontaires pour des raisons de santé mentale.

    « We Shall Overcome »
    (WSO) est une ONG norvégienne créée en 1968 et gérée par et pour
    les usagers et les survivants de la psychiatrie. WSO défend les
    droits de l’homme des usagers et des survivants de la psychiatrie, la
    mise en œuvre de la CDPH des Nations unies et la fin des pratiques
    psychiatriques forcées et autres violations par les institutions de
    santé mentale. WSO travaille à la fois au niveau national et
    international.

    « We Shall Overcome »
    a été invitée à s’exprimer lors de la conférence du Conseil de
    l’Europe sur les traitements psychiatriques forcés et la détention
    à Strasbourg le 27 mars 2024.

    Après avoir envoyé notre
    présentation de la conférence aux organisateurs, on nous a d’abord
    demandé, la veille de la conférence, de la réécrire, puis on nous
    a dit de « rentrer chez nous ». Les organisateurs n’ont
    pas approuvé ce que nous allions dire. Nous trouvons tout à fait
    inacceptable d’être censurés et exclus d’une conférence sur les
    droits de l’homme qui nous concerne, au motif que nous faisons la
    promotion de nos droits pleins et égaux sans restrictions.

    Dans un forum tel que le
    Conseil de l’Europe, nous ne pouvons accepter de restreindre ce que
    nous disons dans la mesure où cela compromettrait notre position et
    porterait atteinte à nos droits de l’homme et libertés
    fondamentales. Nous ne pouvons accepter que notre liberté
    d’expression, notre liberté de pensée, de conscience, de croyance
    et d’opinion soient restreintes lors d’une conférence sur les droits
    de l’homme, quand nous nous exprimons au nom de certaines des
    personnes les plus opprimées et les plus marginalisées d’Europe.

    Dans une conférence comme
    celle-ci, il doit y avoir de la place pour souligner où nous allons
    et ce qui doit changer. Nous espérons que ce sera l’occasion de
    réfléchir, d’écouter ceux d’entre nous qui ont survécu au système
    psychiatrique forcé et de commencer à ouvrir une voie nouvelle et
    meilleure où nous n’aurons plus à craindre la coercition et
    l’oppression psychiatriques, mais où nous pourrons vivre avec les
    mêmes droits et les mêmes libertés que les autres.

    Nous espérons que le Service
    de l’exécution des arrêts de la Cour européenne jugera utile
    d’entendre une pluralité de points de vue sans censure lors des
    prochaines réunions.

    Soyez solidaires avec nous.
    Rien sur nous sans nous.

    “We shall overcome”
    signifie “Nous surmonterons.”

    Voici la présentation qui a
    été annulée un jour avant la conférence.

    Vous pouvez télécharger la
    présentation en pdf ici (en anglais).

    https://wso.no/wp-content/uploads/2024/03/Strasbourg-27-March-2024_HegeOrefellen_final.pdf

    Strasbourg, 27 mars 2024

    « De l’aliénation mentale »
    :

    approches conformes à la
    Convention pour l’exécution des arrêts

    concernant la détention et le
    traitement involontaires pour des raisons de santé mentale

    Un besoin urgent de recours
    et de réparations efficaces.

    Hege Orefellen – “We
    shall overcome”

    Je vous remercie de m’avoir
    invité à m’exprimer sur ce sujet important.

    1. Tout d’abord, je ferai
    quelques réflexions sur le thème général de la conférence

    a) « De l’aliénation
    mentale »

    L’expression « un aliéné »
    – A quoi cette expression est-elle associée ? Stigmatisation ?
    Préjugés ? Arbitraire ? Oppressions ? Comment se fait-il qu’un
    traité relatif aux droits de l’homme contienne encore un langage et
    une base de détention aussi inacceptables ?

    Je pense que nous sommes tous
    d’accord pour dire que l’expression « un aliéné » est obsolète
    et ne peut pas être conservée. En outre, la Convention des Nations
    unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) exige que
    la privation de liberté ne soit pas fondée sur le handicap. Or, la
    notion d’« aliénation mentale » vise les personnes souffrant de
    handicaps psychosociaux, ce qui conduit à une privation de liberté
    spécifique et discriminatoire pour ce groupe.

    b) « approches conformes à
    la Convention pour l’exécution des arrêts »

    Les approches conformes à la
    Convention doivent non seulement être conformes à la Convention
    européenne, mais aussi aux normes applicables du droit
    international. La CDPH, en tant que traité international le plus
    récent et le plus spécialisé sur les droits des personnes
    handicapées, juridiquement contraignant dans 191 pays, fournit des
    orientations faisant autorité sur les normes à appliquer. Les 46
    États membres du Conseil de l’Europe et l’Union européenne sont
    membres états partis de la CDPH. Les États devraient mettre en
    œuvre la Convention européenne et la jurisprudence de la Cour de
    manière à ne pas enfreindre leurs obligations au titre de la CDPH.

    c) « Détention et
    traitement involontaires pour des raisons de santé mentale »

    Les personnes avec handicaps
    psychosociaux ont été particulièrement exposées à une
    législation et à des pratiques paternalistes restreignant le droit
    à l’autodétermination. Il s’agit notamment de la législation
    autorisant les traitements forcés, la détention pour des raisons de
    santé mentale et d’autres pratiques non consensuelles. Ces
    interventions violent le droit à la capacité juridique dans des
    conditions d’égalité, à la liberté et à la sécurité, au
    respect de l’intégrité physique et mentale, au consentement libre
    et éclairé aux procédures médicales et à l’absence de mauvais
    traitements. La CDPH énonce le droit de toutes les personnes
    handicapées à prendre leurs propres décisions et à contrôler
    leur propre vie sur la base de l’égalité avec les autres.

    2. Deuxièmement, je
    commenterai les meilleures pratiques de la Cour européenne et du
    Conseil de l’Europe, ainsi que le potentiel de développement
    nécessaire.

    En 2015, le juge Paulo
    Pinto de Albuquerque a donné une opinion dissidente progressiste et
    importante (en partie) à la Cour européenne sur le droit à la
    liberté, dans l’affaire Kuttner c. Autriche. Le juge Pinto identifie
    les normes internationales applicables ;

    « L’arrestation, la détention
    ou l’emprisonnement fondés sur le handicap constituent une violation
    de l’article 14, paragraphe 1, point b), de la Convention relative
    aux droits des personnes handicapées.

    « Les privations de liberté
    fondées sur l’existence d’un handicap sont intrinsèquement
    discriminatoires. Les régimes de détention qui, par leurs propres
    termes, sont discriminatoires sur la base du handicap constituent une
    détention arbitraire. La détention involontaire de personnes
    handicapées fondée sur des présomptions de risque ou de
    dangerosité liées à des étiquettes de handicap est contraire au
    droit à la liberté ».

    Le juge Pinto conclut qu’il
    est maintenant grand temps d’agir et de réformer le cadre juridique
    et institutionnel déficient conformément aux obligations
    internationales de l’État.

    En 2019, dans l’arrêt
    de Grande Chambre Rooman c. Belgique, la Cour considère que «
    l’article 5, tel qu’il est actuellement interprété, ne contient pas
    d’interdiction de la détention pour cause de déficience ». Cela
    ouvre la voie à une évolution nécessaire. L’abandon du modèle
    médical du handicap et l’alignement sur la CDPH modifieront l’«
    interprétation actuelle ». L’article 5 devrait être interprété
    comme contenant une interdiction de la détention fondée sur la
    déficience, considérant cette détention comme illégale,
    arbitraire et discriminatoire.

    Dans l’affaire Rooman c.
    Belgique (2019) et dans l’affaire M.B. c. Pologne (2021), la Cour
    reconnaît les normes de la CDPH et cite les lignes directrices
    relatives à l’article 14 de la CDPH et à son interdiction absolue
    de la détention fondée sur la déficience ou l’état de santé.

    En 2019, un
    développement significatif signalant les prémices d’un changement
    de paradigme au sein du Conseil de l’Europe a été pris par
    l’Assemblée parlementaire avec l’adoption unanime d’une Résolution
    qui appelle les Etats membres à mettre fin à la coercition dans le
    domaine de la santé mentale et à entamer immédiatement la
    transition vers l’abolition des pratiques coercitives (…).

    En 2021, le Commissaire
    aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe a résumé sa position
    dans un commentaire sur les droits de l’homme et a fait une
    intervention inédite dans l’affaire Clipea et Iapara c. la
    République de Moldova. L’affaire concerne des allégations de
    mauvais traitements infligés à des personnes souffrant de handicaps
    psychosociaux dans un hôpital psychiatrique.

    Dans l’amicus à la Cour, le
    Commissaire aux droits de l’homme déclare que les Commissaires
    successifs ont constamment souligné que l’institutionnalisation et
    la coercition dans les services de santé mentale étaient une source
    persistante de violations des droits de l’homme et ont exhorté les
    États membres à éliminer ces pratiques en faveur de services de
    santé mentale communautaires fondés sur le consentement. Le
    Commissaire plaide pour l’élimination du placement et du traitement
    involontaires, de l’isolement et de la contention.

    Le Comité de la CDPH ne
    reconnaît aucune exception à l’interdiction absolue du traitement
    forcé, y compris pour des motifs tels que le « risque de préjudice
    pour soi-même » ou le « danger pour autrui ». Le Commissaire
    souligne le fait que d’autres acteurs clés au niveau des Nations
    Unies approuvent et soutiennent la même approche, notamment le
    Rapporteur spécial sur les droits des personnes handicapées et le
    Rapporteur spécial sur le droit à la santé. Ces experts ont
    souligné que « l’admission forcée dans les institutions médicales
    et les traitements coercitifs dans les institutions auront des effets
    néfastes tels que la douleur, le traumatisme, l’humiliation, la
    honte, la stigmatisation et la peur pour les personnes avec des
    handicaps psychosociaux ».

    Le Commissaire aux droits de
    l’homme considère que la conception traditionnelle selon laquelle le
    traitement forcé et la coercition sont inévitables en « dernier
    recours », à condition qu’un certain nombre de garanties juridiques
    entourent ces mesures, n’est plus tenable.

    3. Troisièmement, je
    parlerai de la nécessité urgente de mettre en place des recours et
    des réparations efficaces

    De graves violations des
    droits de l’homme sont commises dans les établissements de santé
    mentale. La privation de liberté peut en soi être préjudiciable.
    La détention à durée indéterminée est particulièrement dure et
    couramment pratiquée à l’encontre des personnes avec des handicaps
    psychosociaux. Les pratiques médicales violentes telles que les
    électrochocs forcés, les médications forcées, la contention et
    l’isolement ne constituent pas une aide ni des soins, et n’ont pas
    non plus de but légitime. Elles constituent des pratiques
    discriminatoires et préjudiciables qui peuvent causer des douleurs
    sévères et des souffrances intenses, ainsi qu’une peur et un
    traumatisme profonds chez les victimes. Ces interventions
    psychiatriques forcées répondent à la définition internationale
    de la torture et peuvent causer des dommages irréparables à la vie
    et à la santé.

    Dans un rapport présenté en
    2020, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture a
    déclaré que : « il faut souligner que des objectifs prétendument
    bienveillants ne peuvent, en soi, justifier des mesures coercitives
    ou discriminatoires. Par exemple, des pratiques telles que
    l’intervention psychiatrique […] involontaire fondée sur la «
    nécessité médicale » ou l’« intérêt supérieur » du patient,
    impliquent généralement des tentatives hautement discriminatoires
    et coercitives de contrôler ou de « corriger » la personnalité,
    le comportement ou les choix de la victime et infligent presque
    toujours une douleur sévère ou des souffrances aiguës. De l’avis
    du rapporteur spécial, si tous les autres éléments de définition
    sont réunis, ces pratiques peuvent donc bien être assimilées à de
    la torture.

    Le Commissaire aux droits de
    l’homme du Conseil de l’Europe considère que le recours à la
    coercition en psychiatrie, y compris l’utilisation de moyens de
    contention mécaniques ou chimiques, l’enfermement, l’isolement et la
    médication forcée, devrait toujours être considéré comme
    atteignant le niveau minimum de gravité pour entrer dans le champ
    d’application de l’article 3 de la Convention européenne, compte
    tenu de la peur intense, de l’angoisse, du sentiment d’impuissance,
    de la perte de dignité et d’autres souffrances mentales qu’ils
    provoquent invariablement. Le Commissaire déclare que les personnes
    souffrant de handicaps psychosociaux subissent régulièrement
    certaines des violations des droits de l’homme les plus flagrantes
    sur notre continent, y compris des violations de l’article 3.

    Il est urgent de reconnaître
    la gravité des préjudices et des souffrances infligés aux
    victimes, et que cette connaissance et cette prise de conscience
    soient mises en œuvre dans tous les systèmes judiciaires. Ces
    interventions forcées, qui comportent toujours un facteur de
    discrimination fondée sur le handicap, doivent être reconnues comme
    des mauvais traitements et être abolies. Compte tenu des violations
    graves et systématiques des droits de l’homme, il est urgent
    d’offrir aux victimes des recours et des réparations efficaces. Mais
    il y a des obstacles ;

    Nous connaissons le cadre des
    droits de l’homme concernant la torture et les autres mauvais
    traitements : l’interdiction absolue, l’obligation pour les États de
    protéger contre la torture, l’obligation d’enquêter sur les
    allégations et de donner réparation aux victimes. Mais lorsque les
    mauvais traitements sont perpétrés au nom d’un traitement médical,
    autorisé par la législation nationale et appliqué par le droit
    national, il n’y a pas de véritable protection ni d’accès à la
    justice. Les recours nationaux sont systématiquement défaillants et
    il est peu probable qu’ils apportent une aide efficace. Il n’y a pas
    de réparation pour les victimes, ni de responsabilité pour les
    auteurs. Les mauvais traitements restent impunis. Nous sommes réduits
    à l’impuissance entre les mains de professionnels de la santé qui
    ont reçu le pouvoir de nous priver de nos droits humains
    fondamentaux. Telle est la situation à laquelle les survivants de la
    psychiatrie forcée sont confrontés en Europe aujourd’hui.

    Selon les Principes
    fondamentaux et directives concernant le droit à un recours et à
    réparation des victimes de violations flagrantes du droit
    international des droits de l’homme, adoptés par l’Assemblée
    générale des Nations unies dans sa résolution 60/147 (2005), la
    réparation comprend cinq formes de réparation : la restitution,
    l’indemnisation, la réadaptation, la satisfaction et les garanties
    de non-répétition. Toutes ces formes sont d’une grande importance
    pour les victimes de mauvais traitements dans le système de santé
    mentale.

    La restitution, une
    forme de réparation visant à rétablir la situation de la victime
    avant que la violation ne soit commise, doit comprendre le
    rétablissement de la liberté, l’absence de traitement forcé, la
    jouissance de la vie familiale et de la citoyenneté, le retour au
    lieu de résidence et le rétablissement de l’emploi.

    Une indemnisation doit
    être prévue pour tout dommage économiquement évaluable, tel que
    les dommages physiques ou mentaux, les occasions perdues, y compris
    en matière d’emploi et d’éducation, les dommages matériels et le
    manque à gagner, le préjudice moral et les coûts liés à
    l’assistance juridique, aux services médicaux et aux services
    sociaux.

    La réadaptation des victimes
    de la psychiatrie forcée devrait viser à rétablir, dans la mesure
    du possible, leur indépendance, leurs capacités physiques,
    mentales, sociales et professionnelles, ainsi que leur pleine
    inclusion et participation à la société.

    La satisfaction doit
    inclure des mesures efficaces visant à faire cesser les violations ;
    la vérification des faits et la divulgation publique de la vérité
    ; une déclaration officielle ou une décision judiciaire
    rétablissant les droits de la victime ; des sanctions à l’encontre
    des personnes responsables des violations ; une enquête et des
    poursuites pénales, des excuses publiques, y compris la
    reconnaissance des faits et l’acceptation de la responsabilité.

    Le droit à la vérité est
    particulièrement important pour les victimes de la psychiatrie
    forcée, où des mauvais traitements ont été infligés pendant si
    longtemps et à si grande échelle sous le couvert d’un traitement
    médical. Nous avons besoin de vérité sur ce qui nous est arrivé,
    de vérité sur les conséquences, de reconnaissance publique et
    d’excuses, comme première étape d’un processus de réintégration
    sociale, de justice et de guérison. Étant donné que les pratiques
    coercitives en matière de santé mentale représentent des formes de
    violence à l’encontre des personnes avec des handicaps psychosociaux
    et autres, il est nécessaire d’obtenir des réparations à un niveau
    collectif aussi bien qu’individuel. Les États parties devraient
    élaborer des procédures de réparation pour toutes les victimes
    d’interventions psychiatriques forcées.

    Les garanties de
    non-répétition
    doivent inclure des mesures de lutte contre
    l’impunité, de prévention des actes futurs, ainsi que la révision
    et la réforme des lois contribuant à ces violations ou les
    autorisant. Les États parties doivent reconnaître l’obligation
    immédiate de mettre fin aux mauvais traitements infligés dans le
    cadre d’interventions psychiatriques forcées, prendre les mesures
    nécessaires pour abroger la législation qui autorise le traitement
    psychiatrique forcé et la détention, et élaborer des lois et des
    politiques qui remplacent les régimes coercitifs par des services
    qui respectent pleinement l’autonomie, la volonté et l’égalité des
    droits des personnes handicapées.

    Des ressources précieuses sur
    les réparations peuvent être trouvées dans les lignes directrices
    du Comité de la CDPH sur la désinstitutionnalisation et dans
    l’article de Tina Minkowitz sur la désinstitutionnalisation en tant
    que justice réparatrice.

    4. Enfin, je dirai quelques
    mots sur la voie à suivre et sur la manière dont les principes de
    non-discrimination et les normes de la CDPH peuvent, et doivent, nous
    guider dans tout le travail de mise en œuvre

    La voie à suivre ne peut être
    occupée par des réformes superficielles qui ne s’attaquent pas au
    problème central de la discrimination fondée sur le handicap et de
    la médicalisation des handicaps psychosociaux. Il n’est pas
    nécessaire de consacrer plus de temps et de réflexion à la «
    précision et à la nuance » dans des questions telles que la «
    signification de l’aliénation mentale », les exigences des «
    options les moins restrictives », le « dernier recours » ou la «
    garantie dans les différentes formes de contrainte ».

    Les droits de l’homme dans ce
    domaine ne sont pas des droits limités dans le cadre d’un modèle
    médical paternaliste. Il ne s’agit pas d’interventions forcées
    assorties de garanties d’une procédure régulière et de garanties
    contre les abus dans les processus. Il s’agit de droits pleins et
    égaux dans un cadre de droits de l’homme, où tous les traitements
    et services de santé mentale doivent être fondés sur le
    consentement libre et éclairé de la personne concernée.

    La voie à suivre passe par
    des changements fondamentaux et des solutions réelles et
    significatives. Il s’agit de lutter contre la discrimination et
    d’abroger les dispositions législatives discriminatoires. Il s’agit
    de mettre fin aux violations actuelles et de réparer les erreurs
    passées.

    La Convention européenne est
    un instrument vivant qui doit s’aligner sur les normes
    internationales en matière de droits de l’homme. Cela nécessitera
    un changement fondamental d’approche dans ces affaires, mais la Cour
    peut y parvenir et l’a déjà fait par le passé. La Cour a toujours
    souligné que la Convention doit être interprétée à la lumière
    de l’évolution de la société, ce qui signifie qu’elle a modifié
    et ajusté sa pratique dans divers domaines du droit.

    Les droits des personnes LGBT+
    sont l’un des domaines qui ont connu une évolution significative
    dans la jurisprudence de la Cour. Depuis 1986, date à laquelle les
    États se sont vu accorder une grande marge d’appréciation dans
    l’affaire Rees c. Royaume-Uni, la Cour a envisagé de s’écarter des
    principes antérieurs en 1990 et 1992 dans les affaires Cossey c.
    Royaume-Uni et B c. France, elle a ouvert la voie à des changements
    futurs en 1998 en soulignant « l’acceptation sociale croissante »
    et « la reconnaissance accrue du problème » dans les affaires
    Sheffield et Horsham c. Royaume-Uni, puis elle s’est finalement
    écartée de sa jurisprudence antérieure en 2002 dans l’affaire
    Goodwin c. Royaume-Uni. Dans cet arrêt, la Cour attache moins
    d’importance à l’absence de preuves d’une approche européenne
    commune qu’aux preuves claires et incontestées d’une tendance
    internationale continue en faveur d’une acceptation sociale et d’une
    reconnaissance juridique accrues.

    Nous avons vu dans de
    précédents arrêts novateurs que la Cour européenne peut s’écarter
    de ses doctrines juridiques et de sa jurisprudence antérieure
    lorsque cela est nécessaire pour garantir que les droits deviennent
    effectifs et non illusoires, pour refléter les évolutions de la
    société et pour garantir les droits des groupes marginalisés et
    vulnérables. Nous attendons une décision de la Grande Chambre qui
    s’écartera fondamentalement de la jurisprudence antérieure sur la
    psychiatrie forcée, afin de garantir l’égalité et la plénitude
    des droits des personnes avec des handicaps psychosociaux en Europe.

    La CDPH remet en question des
    traditions juridiques séculaires. Le commissaire aux droits de
    l’homme du Conseil de l’Europe a donné des directives importantes
    sur la manière d’aller de l’avant et souligne qu’une lecture des
    articles pertinents de la Convention européenne reflétant
    l’évolution fondamentale des attitudes au niveau mondial apparait
    nécessaire et qu’une telle évolution serait pleinement conforme à
    la jurisprudence établie de la Cour.

    Cette année, qui marque le
    75e anniversaire du Conseil de l’Europe, est l’occasion de réaliser
    des progrès significatifs dans la protection des droits de l’homme
    des personnes avec handicap psychosocial. Il faut aller de l’avant
    avec la synergie de la Cour, des autres parties prenantes du Conseil
    de l’Europe, des INDH et surtout avec la participation des personnes
    avec handicaps psychosociaux, des survivants de la psychiatrie forcée
    et de leurs organisations. Dans le processus de mise en œuvre, les
    États et le Conseil de l’Europe devraient s’appuyer sur l’expertise
    des OPH, des organes compétents des Nations unies et du Commissaire
    aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, pour obtenir une
    assistance technique et des conseils. La formation des professionnels
    du droit et des magistrats est cruciale. Le changement de paradigme
    nécessitera l’initiation de changements fondamentaux de la
    législation et de la jurisprudence nationales, ainsi que la mise en
    place de mécanismes de réparation. Des transformations
    considérables qui peuvent sembler écrasantes et impossibles, mais
    qui sont nécessaires de toute urgence, réalisables et pour
    lesquelles il vaut la peine de se battre.

    Je vous remercie.

    « Cela semble toujours
    impossible jusqu’à ce que ce soit fait » – Nelson Mandela

    « Un autre monde n’est pas
    seulement possible, il est en route. Par temps calme, je peux
    l’entendre respirer » – Arundhati Roy

  • Selon Peter Gotzsche, la prescription de médicaments psychiatriques aux enfants est un crime contre l’humanité

    Selon Peter Gotzsche, la prescription de médicaments psychiatriques aux enfants est un crime contre l’humanité

    Peter Gotzsche est professeur de médecine interne au Danemark.

    Pour lui, la prescription de médicaments psychiatriques aux enfants est un crime contre l’humanité.

    Voilà une traduction de sa vidéo pour les auteurs du film “Medicating normal”.

    – Les jeunes cerveaux en développement, on ne leur donnerait ni alcool, ni cocaïne, ni drogue illicite: les parents ne feraient pas cela.

    Alors au nom de quoi leur donne-t-on des médicaments psychiatriques? A combien d’enfants fait-on cela?
    Certains médicaments pour le TDAH, ce sont des amphétamines. Si vous avez une prescription pour cela, tout va bien. Si vous l’achetez dans la rue, c’est illégal. Cela n’a pas de sens.

    Les médicaments psychiatriques sont généralement nocifs pour le cerveau des enfants.
    Et les bénéfices sont en réalité, tout à fait douteux.
    Si vous me demandez mon avis, on ne devrait pas donner de médicaments psychiatriques aux enfants: cela empire les choses quand nous faisons cela. Cela irait mieux si nous ne les traitions pas.

    Quand nous donnons ces médicaments à un grand nombre d’enfants, nous faisons du mal aux enfants à une échelle énorme.

    Et ce qui est triste, quand ces enfants ressentent les effets indésirables des médicaments, ils peuvent recevoir un autre diagnostic, et d’autres médicaments. Typiquement, on leur dit que, maintenant, ils ont un trouble bipolaire. Et le psychiatre dira aux parents: “Oh, c’est une bonne chose que la Ritaline ait révélé un trouble bipolaire qui n’était pas apparent. Nous n’aurions pas détecté cela sans ce médicament.”

    Vraiment, une telle pratique, c’est horrible.

    Si un patient qui est sans logis se présente et qu’il est en crise de psychose à cause de la consommation, par exemple, de cocaïne, de LSD, de cannabis, vous ne lui dites pas: “Oh, c’est super que vous ayez pris ce cannabis, parce que maintenant je sais que vous êtes schizophrène.” On ne fait pas cela. On ne fait pas ce diagnostic. On attend quelques jours que la personne ne soit plus sous l’influence du produit pour voir si elle reprend ses esprits.

    Cela devrait être illégal de poser un diagnostic psychiatrique supplémentaire chez une personne dont le cerveau est déjà sous l’influence d’un produit comme l’alcool, le LSD, une amphétamine, ou un médicament psychiatrique, quelqu’il soit.

    On ne doit pas faire cela.

    Liens:

    La vidéo de Peter Gotzsche pour “medicating normal” (en anglais):
    https://youtu.be/LQx4waMijd8

    Etude HCFEA, France: la prévalence de consommation en population pédiatrique entre 2010 et 2021 a augmenté de 35 % pour les hypnotiques et les anxiolytiques ; de 179 % pour les antidépresseurs, de 114 % pour les antipsychotiques ; et de 148 % pour les psychostimulants.
    https://www.hcfea.fr/IMG/pdf/la_hcfea_sme_synthesecourte.pdf

    Et aussi pour aller plus loin, voilà le site de l’institut pour la liberté scientifique créé par Peter Gotzsche (en anglais).
    https://www.scientificfreedom.dk/

  • La coercition psychiatrique en France, intervention devant le VIe congrès de l’association italienne radicale « Droits à la folie »

    La coercition psychiatrique en France, intervention devant le VIe congrès de l’association italienne radicale « Droits à la folie »

    Du 1 au 3 décembre 2023, s’est tenu le VIe congrès de l’association italienne radicale « Droits à la folie » (Diritti alla Folia), à Rome.
    L’intervention du Collectif “Arrêt des Traitements Forcés” a porté sur la coercition psychiatrique en France. Le lien est sur Facebook, l’intervention est en 29:54 (en anglais). https://fb.watch/oHCx0BMbAJ/
    La journée était riche des présentations d’Olga Kalina, Présidente d’ENUSP, sur la mise en œuvre de la Convention CDPH au niveau européen, et d’Annemarie Arnold, qui a parlé depuis l’Allemagne de son vécu de la coercition en poésie.
    Dans une deuxième partie consacrée aux Directives sur la désinstitutionalisation (CRPD/C/5), Amalia Gamio, vice-présidente du Comité des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées, coprésidente du groupe de travail sur la désinstitutionnalisation, nous a présenté ce document et comment l’utiliser. Puis, Tina Minkowitz, Présidente du Centre pour les droits humains des usagers et survivants de la psychiatrie (CHRUSP), à parlé des Directives dans la perspective de la justice réparatrice. Dorothy Gould, fondatrice de “Liberation”, Royaume-Uni à distance, a décrit sa perception des éléments clés de ces Directives.
     

    Présentation de Luc Thibaud (version française).

    Je suis un ex-usager de la psychiatrie. J’ai créé le Collectif francophone « Arrêt traitements forcés » en 2013. Le Collectif a rejoint la Campagne du CHRUSP pour l’interdiction absolue de l’internement et des traitements forcés en 2016. Le Collectif a soumis plusieurs rapports concernant la France au Comité ONU de la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées (CDPH) et au Comité de la Convention sur les Droits de l’Enfant (CDE).
    Je souhaite parler de la coercition psychiatrique en France. Mais d’abord, comment définir la coercition psychiatrique ?
    La psychiatrie revendique l’utilisation des dispositifs du corps médical pour aborder les questions psychosociales. Ce sont le diagnostic, les traitements, les indications, le pronostic, la prévention. La psychiatrie opère dans le cadre juridique de la médecine, et cela inclut le contrat liant un médecin, son patient et le système d’assurance, et cela peut impliquer des politiques communautaires. Dans de nombreux pays, la psychiatrie revendique des pouvoirs d’expertise judiciaire et de recours à la force, voire le droit de prendre des mesures de dépistage et de prévention. Dans plusieurs pays, les dossiers psychiatriques peuvent être utilisés de la même manière que les casiers judiciaires.
    En tant que telle, la psychiatrie pourrait être considérée comme une médicalisation des demandes psychosociales. Les sociologues ont publié sur la médicalisation. Cependant, dans son livre de 2007, « La médicalisation de la société » [1], Peter Conrad s’est abstenu de faire le tri entre ce qui est médicalement pertinent et ce qui ne l’est pas. Toute plainte adressée à un médecin comporte deux éléments : d’abord, une personne désignée est censée être à l’origine du problème. C’est tout à fait erroné lorsqu’il y a un conflit entre différentes parties et que ce conflit se trouve occulté par l’instrumentalisation de la médecine contre l’une des parties impliquées. Deuxièmement, cette personne est supposée souffrir d’un trouble médicalement pertinent. Dans de nombreux cas, c’est abusif et un acte de foi. Par exemple, une pédagogie inadaptée à un enfant crée un triple conflit entre l’enseignant, les parents et l’enfant. Le médecin ne doit pas adopter le point de vue de l’enseignant et des parents et blâmer l’enfant, en utilisant l’autorité médicale pour étiqueter et droguer l’enfant de manière nocive, mais plutôt suggérer que la pédagogie soit adaptée à l’enfant. Dans un autre exemple, la psychiatrie forcée a été utilisée dans des affaires de divorce pour discréditer une personne soumise au stress du conflit.
    En pratique, les questions psychosociales pourraient également être abordées par la défense des droits de l’homme, ce qui implique d’examiner comment chaque droit de l’homme décrit dans la CDPH est respecté pour la personne considérée; ce sont en particulier la sécurité, le logement, l’argent, l’accès aux soins médicaux et dentaires, l’absence de coercition psychiatrique, l’accès à la justice, la liberté, la non-discrimination. D’autres approches sont la désescalade, la résolution des conflits, le soutien communautaire et la justice réparatrice. Je pense que le cadre de la médecine implique l’utilisation de la perspective médicale et des moyens médicaux: cela signifie une approche décontextualisée, et l’utilisation des médicaments altérant le fonctionnement du cerveau, en premier. En France, le médecin est tenu à “obligation de moyens”, et cela interfère négativement avec les offres alternatives de nature psychologiques, dialogiques, corporelles, spirituelles, artistiques, les arts martiaux ou d’autres approches de bien-être.
    Je propose de considérer que la coercition psychiatrique se produit chaque fois que les dispositifs médicaux de diagnostic, de traitement, d’indication, de pronostic et de prévention sont appliqués sans le consentement éclairé de l’adulte, à tout moment. Dans le cas de l’enfant, à chaque fois que l’enfant n’est pas informé dans des termes appropriés à son âge et à sa maturité, à chaque fois que sa volonté et ses préférences n’ont pas été recherchées, ou que celles-ci n’ont pas été respectées, et ceci, à tout moment. J’assimilerais également la pratique consistant à imposer une consultation, une expertise ou une étiquette psychiatrique contre la volonté de la personne à un acte de coercition.

    Je pense que le consentement éclairé devrait inclure des informations détaillées sur les risques de dépendance aux médicaments pharmaceutiques et sur les procédures de sevrage, et cela inclut un plan de sevrage. Le fait de ne pas fournir une aide appropriée au sevrage constitue également un acte de coercition. La nature et l’incertitude des dispositifs médicaux de diagnostic et de pronostic appliqués aux problèmes psychosociaux doivent être expliquées, et si l’étiquette proposée est un construit psychosocial, si elle possède une valeur causale ou biologique démontrée, et si elle a été confirmée par des tests biologiques effectués sur la personne elle-même. À mon avis, la personne concernée, adulte ou enfant, devrait avoir le choix de refuser à tout moment une telle étiquette psychiatrique et de faire effacer de telles mentions de son dossier médical.
    Je souhaite parler maintenant de la France, où la coercition psychiatrique est pratiquée à grande échelle.
    En 2021, 95 000 personnes ont fait l’objet d’une décision juridique de psychiatrie forcée [2].
    78 000 ont été hospitalisées de force à temps plein.
    39 000 ont été en soins communautaires forcés.
    24 000 ont été placées en chambre d’isolement.
    On ne sait pas combien ont été placées en contention physique ni combien ont été mis en sédation lourde.
    107 000 enfants et 159 000 adultes avec handicap ont été en institution, ainsi que 614 000 personnes âgées [3].
    L’usage des médicaments psychiatriques sur les enfants s’est fortement accru dans la décade écoulée [4].
    En 2020, 730 000 personnes connaissaient des systèmes de prise de décision substitutive [5].

    En dépit des recommandations de la Rapporteure Spéciale Catalina Devandas après sa visite en France en 2017 (Rapport A/HRC/40/54/Add.1 en 2019), et du Comité de la CDPH dans ses Observations finales de 2021 (CRPD/C/FRA/CO/1), la sensibilisation à la CDPH est faible en France, mais la pression monte lentement et nous gardons espoir pour l’avenir.

    J’aimerais parler de choses positives pour conclure cette intervention:
    Les traumatismes psychologiques sont enseignés en France, et des centres se sont ouverts.
    Des expériences de l’approche finlandaise “Open Dialogue” sont menées dans plusieurs villes de France.
    Des expériences de remboursement de certaines psychothérapies sont menées.
    Les Groupes d’entraide mutuelle [6] et la participation des pair-aidants se développent et sont financés.
    Le réseau des entendeurs de voix français est très actif [7].
    Références
    1. Peter Conrad, 2007, “The medicalization of society, on the
      transformation of human conditions into treatable disorders”, the
      Johns Hopkins University Press.
    2. Etude IRDES 2022
      https://www.irdes.fr/recherche/questions-d-economie-de-la-sante/269-les-soins-sans-consentement-et-les-pratiques-privatives-de-liberte-en-psychiatrie.pdf
    3. Statistiques du CNSA
      https://www.cnsa.fr/documentation/cnsa_chiffres_cles_2022_access_exe_corrige-071022.pdf
    4. Etude du HCFEA
      https://www.hcfea.fr/IMG/pdf/la_hcfea_sme_synthesecourte.pdf
    5. Statistiques du sénat
      https://www.senat.fr/rap/l19-140-329/l19-140-3297.html
    6. Les Groupes d’Entraide Mutuelle (GEM)
      https://www.psycom.org/sorienter/les-groupes-dentraide-mutuelle/
    7. Le Réseau français des entendeurs de voix
      https://revfrance.org/

     
     

     

  • Anniversaire des lignes directrices sur la désinstitutionalisation (CRPD/C/5)

    Anniversaire des lignes directrices sur la désinstitutionalisation (CRPD/C/5)

    Le 18 août 2023, le Comité des droits des personnes handicapées a célébré le premier anniversaire de ses Lignes directrices pour la désinstitutionalisation (CRPD/C/5) en tenant trois tables rondes thématiques.

    Le compte-rendu en français de cet anniversaire est disponible sur le site du Haut Commissaire aux droits de l’homme, en suivant ce lien.

    La vidéo de la réunion est à visionner là.

    A l’ONU, les personnes elles-mêmes sont invitées à s’exprimer. 💗

    L’intervention sur les réparations de Tina Minkowitz pour le CHRUSP est à 1:28:55.

    Elle rappelle comment les médications forcées sont une forme de torture qui a été décrite en 1986 par le premier rapporteur spécial sur la torture, Pieter Kooijmans, réf. E-CN_4-1986-15, §119. Une notion développée par Manfred Nowak en 2008, réf. A/63/175, puis par Juan E. Méndez en 2013, réf. A/HRC/22/53 §34-35. Son article de 2013 sur Mad in America développe ceci (traduit en français avec le menu déroulant en haut à droite).

    Les lignes directrices sont disponibles en français.

    Nous devons partager ces informations, parce que les gouvernements français successifs violent la convention à large échelle, et le gouvernement actuel ne fait rien pour nous aider.

    Nous pensons que les documents de l’ONU, droits de l’enfant, droits des personnes handicapées, doivent être connus de tous les professionnels concernés. Nous pensons que les droits humains des personnes handicapées et des enfants doivent être enseignés, ceci afin de changer les mentalités dans notre pays.

    Des réactions:

    Handinews
    https://www.handinews.info/lonu-met-en-lumiere-les-abus-de-linstitutionnalisation-en-france

    CFHE:
    https://www.cfhe.org/lignes-directrices-sur-la-desinstitutionalisation/

    Handicap.fr
    https://informations.handicap.fr/a-ONU-handicap-desinstitutionnalisation-33599.php

  • CRA en France, CPR en Italie, on y meurt.

    Deux morts suspectes dans les centres de rétention administrative (CRA) en France.

    Le 26 mai 2023, un homme est décédé au CRA de Vincennes dans des circonstances suspectes. Cet homme diabétique a reçu des coups en réponse à ses demandes de soins. La défenseure des droits s’est saisie. Article Politis [1].

    Le 3 juillet 2023, au CRA de Marseille, une autre personne retenue a perdu la vie. Les circonstances de cette mort restent également indéterminées. Article A bas les CRA [2].

    Autre refus de soins et conditions de vie dégradantes, au CRA du Mesnil-Amelot. Article A bas les CRA [3].


    Mort suspecte de Moustapha Fannane en Italie, morts de jeunes.

    Le 19 décembre 2022 à Rome, Moustapha Fannane, né en 1984, originaire de la ville marocaine de Fqih Ben Salah, est décédé. C’est une nouvelle mort suspecte liée aux psychotropes administrés dans les centres de rapatriement en Italie. Ces abus sont documentés [4], les médicaments sont donnés, non pour motif médical, mais pour “assommer”
    les personnes détenues dans ces centres.

    Moustapha est arrivé en Italie en 2007, et pendant sept ans il a pu travailler de façon régulière afin d’aider sa famille au Maroc. Puis, il perd son emploi, et son logement, et se retrouve à la rue. En 2019, il est détenu pendant six mois dans les centres permanents de rapatriement (CPR) de Rome et de Turin. En août 2022, il est de nouveau arrêté et ramené au CPR. En bonne santé, à l’arrivée au centre, il reçoit des doses de Valium quotidiennes, se plaint d’avoir le visage gonflé de façon inexpliquée, et d’autres personnes le décriront comme shooté, apathique, pâle. Trois mois après, Moustapha est libéré, sans suivi. Il sera retrouvé inconscient dans la rue et mourra à l’hôpital Vannini trois semaines après sa sortie du CPR. Article Il Cappellaio Matto (en français) [5]. Article Observatorio repressione [6]. Article Gruppo Melitea [7]. 


    Une procédure a été ouverte auprès du parquet de Rome pour la mort de Moustapha. Pour nous, ses droits humains ont été violés, en particulier le droit au logement et à l’aide sociale. Nous demandons que la clarté soit faite sur les circonstances et les causes de la mort de Moustapha Fannane.

    Dans une autre affaire, le 28 novembre 2021, un jeune de 26 ans, en bonne santé, meurt dans le service psychiatrique de l’hôpital San Camillo à Rome, où il a été transféré après un séjour en CPR. Article FTDES [8]. Une autre mort de jeune en CPR en 2021 dans cet article de Roya Citoyenne: déni de soins après des blessures graves, maquillage en suicide [9].

    Quels recours?

    La Cimade [10] est une ONG française compétente qui peut visiter les CRA.

    En France, la CGLPL [11] est en charge des visites de contrôle.

    En France, la Défenseure des droits [12].


    Références:

    1. CRA de Vincennes, article Politis
      https://www.politis.fr/articles/2023/06/mort-au-cra-de-vincennes-des-temoignages-contredisent-la-version-officielle/
    2. CRA de Marseille, article A bas les CRA
      https://abaslescra.noblogs.org/mort-dun-retenu-lors-dune-revolte-au-cra-de-marseille/#more-3706
    3. CRA du Mesnil Amelot
      https://abaslescra.noblogs.org/si-on-navait-pas-crie-si-on-avait-pas-dit-aux-flics-vous-etes-deja-filmes-on-a-des-preuves-il-aurait-passe-la-nuit-en-isolement/#more-3716
    4. Les usages de psychotropes dans les centres de rapatriement en Italie
      https://altreconomia.it/rinchiusi-e-sedati-labuso-quotidiano-di-psicofarmaci-nei-cpr-italiani/
    5. Il Cappellaio Matto
      https://www.ilcappellaiomatto.org/2023/07/moustafa-fannane-une-autre-victime-du.html?m=1 

    6. Article Observatorio repressione
      https://www.osservatoriorepressione.info/ombre-dubbi-sulla-morte-moustafa-fannane/
    7. Article Gruppo Melitea
      https://gruppomelitea.wordpress.com/2023/07/20/alcune-vite-sono-sacrificabili-di-s-j/#more-5493
    8. FTDES, Justice pour Wissem Ben Abdellatif
      https://ftdes.net/justice-pour-wissem-ben-abdellatif-une-mort-suspecte-au-sein-des-systemes-daccueil-italiens/
    9. Article Roya citoyenne
      https://www.roya-citoyenne.fr/2021/05/assassinat-du-jeune-moussa-balde/
    10. La CIMADE
      https://www.lacimade.org/
    11. La CGLPL
      https://www.cglpl.fr/
    12. La Défenseure des Droits
      https://www.defenseurdesdroits.fr/


  • Pourquoi il faut arrêter les programmes de soins.

    Pourquoi il faut arrêter les programmes de soins.

    En France, en 2021, 95473 personnes étaient en “soins sans consentement”, et 39244 en “programme de soins” [1]. Ajoutez ce qui est pratiqué dans les ESMS dans l’opacité et les enfants dont on ne demande pas l’avis. Ces personnes sont placées sous chimiothérapie lourde contre leur volonté. Pourquoi arrêter ces pratiques, par Luc Thibaud.

    – 1 Parce que ce ne sont pas des soins.

    La meilleure réponse prouvée à la crise psychosociale dite “psychose” n’est pas l’approche médicamenteuse lourde et l’hospitalisation mais l’approche finlandaise “Open Dialogue”, et de très loin [2].

    Les sédatifs légers (benzodiazépines) sont meilleurs que les neuroleptiques dans la gestion de la crise [3].

    Les thérapies cognitives constituent une bonne alternative aux approches médicamenteuses [4].

    Les personnes guéries favorisent aussi les approches nutritionnelles, psycho-corporelles, et de résolution des traumatismes passés, connus ou oubliés.

    Pour les survivants de la psychiatrie comme Tina Minkowitz, le soutien en cas de crise devrait être communautaire, démédicalisé et déjudiciarisé [5].

    Pratiquer la santé mentale, c’est, en premier, le travail de défendre les droits humains de la personne. C’est aussi le devoir de chacun.

    La crise est une occasion de prise de conscience, de communication, de changement, de s’engager dans un travail sur soi, de guérison et de progrès, à condition que la personne ne soit pas désignée comme “le problème” à éliminer ou “la maladie” à combattre. Le changement ne concerne pas seulement la personne elle-même mais aussi son entourage et quelquefois la société toute entière.

    En réalité, l’approche médicamenteuse lourde n’est pas un soin, mais une camisole chimique. Cela n’agit pas directement sur la “psychose” [6], ni sur les hallucinations, mais cela empêche de penser, de mémoriser, et d’accorder du plaisir à quoi que ce soit. La personne est privée de ses moyens. Elle est le plus souvent empêchée de résoudre la crise par le dialogue. Une personne peut choisir cette approche pour elle-même, si elle a été bien informée de toutes les conséquences, et des alternatives, mais cela ne doit pas être contraint et cela doit rester souple. En revanche, ces produits sont beaucoup trop toxiques pour être prescrits aux enfants.

    Une crise est un épisode qui ne doit pas durer. Mais le programme de soins n’est pas un traitement de courte durée. Un examen psychiatrique évalue le médicament, pas la personne. Alors le médecin, par défaut, se base sur les essais truqués des laboratoires et sur des concepts non validés qui sont calqués au pifomètre sur la personne [7]. On ne remet pas en cause un “diagnostic” psychiatrique. Je mets des guillemets à diagnostic car ce n’est pas une enquête causale le plus souvent, mais un ensemble de tiroirs de la demande de médicalisation des difficultés psychosociales des personnes, et de leur entourage. Le sevrage des neuroleptiques est difficile à mener, et à réussir. Le confort des soignants et de l’entourage est donc de médiquer sans limitation de durée: mais c’est contraire à l’intérêt de la personne, et cela la détruit lentement. Avec les programmes de soins, on transforme l’épisode de crise en invalidité sur le très long terme.

    Les études de long terme ont démontré que le traitement neuroleptique prolongé était nuisible à la personne et empêchait les guérisons spontanées [8][9].

    Les produits utilisés sont extrêmement nuisibles à la santé, en particulier sur le long terme. Le système nerveux est endommagé: dyskinésies tardives, hypertonies, insuffisances cérébrales. Perturbations endocriniennes, obésité, diabète, troubles cardiaques, espérance de vie réduite.

    Les produits utilisés induisent assez vite des dépendances lourdes. Pour la plupart des personnes, les syndromes de sevrage sont longs et éprouvants, à la fois physiques et psychologiques. Le sevrage se fait par paliers de baisse exponentielle des doses, cela peut durer des mois. Le cerveau s’adapte au produit, il a été démontré que cette adaptation pouvait persister des mois après le sevrage des produits, sous la forme d’une psychose d’adaptation aux neuroleptiques [10]. Les psychiatres qualifient de “rechute” toute crise qui suit une réduction des doses ou un arrêt des produits. Le terme scientifique n’est pas “rechute” mais syndrome de sevrage.

    – 2 Parce que cela réalise une torture.

    Le traitement forcé aux neuroleptiques est pratiqué aujourdhui dans les geôles où sont torturés les opposants politiques en Iran [11].

    L’akathisie [12] induite par les neuroleptiques est associée aux pensées suicidaires, aux violences, aux suicides [7]. C’est un élément de cette torture aux neuroleptiques, en même temps que la constipation, la rétention d’urine, et tous les troubles neurologiques induits par ces produits.

    Les programmes de soins en France sont basés sur la menace et l’intimidation. Ils incitent à traumatiser et à re-traumatiser les personnes par des arrestations, quelquefois violentes, avec la police, les chiens, et par des séjours dans des établissements caractérisés par les humiliations, la non-communication, les punitions de contention et isolement, et les traitements forcés. On ne sort de ces enfers qu’en jouant la comédie de la stabilisation sous traitement: c’est le témoignage de mes correspondants.

    Les personnes sont gravement traumatisées par ce système [13]. Beaucoup se suicident à la suite d’une hospitalisation forcée [14].

    La justice en France n’est d’aucune aide: absence de contradictoire, non-indépendance vis à vis du pouvoir médical [15]. Le choix du praticien, qui est un droit constitutionnel, n’est pas effectif. Le choix de l’approche n’existe pas non plus. Les documents médicaux reposent sur des arguments stupides ou circulaires: “Vous ne consentez pas, c’est donc la preuve que vous êtes dans l’incapacité de consentir”. Et des tautologies: “Vous rejetez le diagnostic, c’est un signe qui confirme le diagnostic.” Et aucune preuve scientifique n’est jamais fournie.

    L’information sur les différentes approches possibles, pharmacologiques ou psychosociales, leurs effets indésirables, leur durée, leur modalité de fin, l’évaluation de leur efficacité, ne sont généralement pas fournis, ni même envisagés [16].

    – 3 Parce que l’ONU et l’OMS l’interdisent.

    La Convention CDPH interdit explicitement les traitements forcés aux paragraphes E. et F. des Directives sur l’article 14, adoptées par le Comité CDPH à sa quatorzième session du 17 août au 4 septembre 2015 [17].

    L’OMS propose des outils de transformation des pratiques ainsi que des formations [18].

    Courrier au Président français Emmanuel Macron.

    Pétition.

    Luc Thibaud est ex-usager, auteur, psychopraticien.
    Membre d’ENUSP, du REV-France.

    Références:

    1. IRDES, 2022 “Les soins sans consentement et les pratiques privatives de liberté en psychiatrie : un objectif de réduction qui reste à atteindre” Magali Coldefy (Irdes), Coralie Gandré (Irdes, Hôpital universitaire Robert-Debré), avec la collaboration de Stéphanie Rallo (ARS Paca) https://www.irdes.fr/donnees/269-les-soins-sans-consentement-et-les-pratiques-privatives-de-liberte-en-psychiatrie.xls
    2. Bergström T, Seikkula J, Alakare B, Mäki P, Köngäs-Saviaro P, Taskila JJ
      et al. “The family-oriented Open Dialogue approach in the treatment of
      first-episode psychosis: nineteen-year outcomes.” Psychiatry Res.
      2018;270:168-75. doi: 10.1016/j.psychres.2018.09.039.

    3. Dold M, Li C, Tardy M, Khorsand V, Gillies D, Leucht S. “Benzodiazepines
      for schizophrenia.” Cochrane Database Syst Rev. 2012 Nov
      14;11(11):CD006391. doi: 10.1002/14651858.CD006391.pub2. PMID: 23152236;
      PMCID: PMC7052813.

    4. Morrison AP, Turkington D, Pyle M, Spencer H,
      Brabban A, Dunn G, Christodoulides T, Dudley R, Chapman N, Callcott P,
      Grace T, Lumley V, Drage L, Tully S, Irving K, Cummings A, Byrne R,
      Davies LM, Hutton P. “Cognitive therapy for people with schizophrenia
      spectrum disorders not taking antipsychotic drugs: a single-blind
      randomised controlled trial.” Lancet. 2014 Apr 19;383(9926):1395-403.
      doi: 10.1016/S0140-6736(13)62246-1. Epub 2014 Feb 6. PMID: 24508320.

    5. Tina Minkowitz, “Reimagining Crisis Support: Matrix, Roadmap and Policy”, 2021. https://www.reimaginingcrisissupport.org/

    6. Shona M Francey and others,
      “Psychosocial Intervention With or Without Antipsychotic Medication for
      First-Episode Psychosis: A Randomized Noninferiority Clinical Trial”, Schizophrenia Bulletin Open, Volume 1, Issue 1, January 2020, sgaa015, https://doi.org/10.1093/schizbullopen/sgaa015
    7. Peter C Gøtzsche, “Critical psychiatry textbook”, 2022
      https://www.scientificfreedom.dk/books/

    8. M. Harrow*, T. H. Jobe and R. N. Faul. “Does treatment of schizophrenia with antipsychotic
      medications eliminate or reduce psychosis? A 20-year multi-follow-up study”
      Psychological Medicine, Page 1 of 10. © Cambridge University Press 2014
      doi:10.1017/S0033291714000610
      https://www.mentalhealthexcellence.org/wp-content/uploads/2013/08/HarrowJobePsychMedMarch2014.pdf

    9. Wunderink L, Nieboer RM, Wiersma D, Sytema S, Nienhuis FJ. “Recovery in Remitted First-Episode Psychosis at 7 Years of Follow-up of an Early Dose Reduction/Discontinuation or Maintenance Treatment Strategy: Long-term Follow-up of a 2-Year Randomized Clinical Trial.” JAMA Psychiatry. 2013;70(9):913–920. doi:10.1001/jamapsychiatry.2013.19
      http://archpsyc.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=1707650

    10. Chouinard G, Samaha A, -N, Chouinard V, -A, Peretti C, -S, Kanahara N,
      Takase M, Iyo M (2017). “Antipsychotic-Induced Dopamine Supersensitivity
      Psychosis: Pharmacology, Criteria, and Therapy”. Psychother Psychosom
      2017;86:189-219. doi: 10.1159/000477313
      https://www.karger.com/Article/FullText/477313
       
    11. Torture aux neuroleptiques des opposants politiques en Iran.
      https://iranwire.com/en/features/67428/

    12. Akathisie aux neuroleptiques.
      RxISK Medical Team, 2016, “What is akathisia?”
      http://rxisk.org/akathisia/

    13. Priebe, Stefan & Bröker, Matthias & Gunkel, Stefan. (1998). “Involuntary admission and posttraumatic stress disorder in schizophrenia patients.” Comprehensive psychiatry. 39. 220-4. 10.1016/S0010-440X(98)90064-5.
    14. Hjorthøj CR, Madsen T, Agerbo E, Nordentoft M. “Risk of suicide according to level of psychiatric treatment: a nationwide nested case-control study”. Soc Psychiatry Psychiatr Epidemiol. 2014 Sep;49(9):1357-65. doi: 10.1007/s00127-014-0860-x. Epub 2014 Mar 18. PMID: 24647741.
    15. Cour de Cassation, arrêt n°16-22.544 du 27 septembre 2017, 6ème.
      https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000035681676?isSuggest=true

    16. John Read, “The experiences of 585 people when they tried to withdraw from antipsychotic drugs,
      Addictive Behaviors Reports”, Volume 15, 2022, 100421, ISSN 2352-8532,
      https://doi.org/10.1016/j.abrep.2022.100421.
       
    17. ONU CDPH, “Directives sur l’article 14”. Réf: A/72/55.
      https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=A/72/55&Lang=en

    18. WHO: “QualityRights materials for training, guidance and transformation.”
      https://www.who.int/publications/i/item/who-qualityrights-guidance-and-training-tools

  • Open Dialogue à Mulhouse, et des questionnements sur la prescription des neuroleptiques.

    En plus de l’expérience en cours à Marseille, l’approche finlandaise Open Dialogue est maintenant proposée au GRH Mulhouse Sud-Alsace, pôle de psychiatrie et santé mentale.

    https://www.ghrmsa.fr/fonctionnel/actualites-109/lopen-dialogue-une-approche-therapeutique-inedite-proposee-par-le-pole-de-psychiatrie-et-sante-mentale-1256.html

    C’est quoi Open Dialogue?
    https://open-dialogue.net/?lang=fr

    Un article en libre accès de la revue L’information psychiatrique questionne les traitements neuroleptiques au long cours et explique la biologie du sevrage des médicaments.

    https://www.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2023-4-page-219.htm

     

    Les neuroleptiques font beaucoup plus de mal que de bien et ne doivent pas être utilisés.
    Par Peter C Gøtzsche
    Professeur et directeur
    Institute for Scientific Freedom Copenhagen

    Résumé : Le paradigme actuel en psychiatrie est que la psychose doit être traitée avec des neuroleptiques comme traitement de première intention. Les neuroleptiques ne doivent pas être utilisés du tout. Des essais randomisés ont montré qu’ils tuent de nombreux patients et n’ont pas d’effets cliniquement pertinents mais provoquent des lésions cérébrales permanentes chez la plupart des patients traités à long terme et les empêchent de reprendre une vie plus normale. Si un patient gravement perturbé sent qu’un médicament est nécessaire, les benzodiazépines agissent plus rapidement que les neuroleptiques, sont beaucoup moins toxiques et sont également ce que pratiquement tous les patients préfèrent si on leur demande. La psychiatrie semble être le seul domaine de la société où la loi est systématiquement violée partout dans le monde. Nous devons respecter les droits des patients et la loi, ce qui conduira également à de meilleurs résultats (traduction Google Translate).

    Article en anglais, en libre accès:
    https://www.scientificfreedom.dk/wp-content/uploads/2023/05/2023-Gotzsche-Neuroleptics-do-much-more-harm-than-good-and-should-not-be-used-book-chapter.pdf

     

    Le dernier livre de Peter Gøtzsche, “Manuel de psychiatrie critique”, corrige les erreurs des manuels de psychiatrie dans son pays, le Danemark. On peut le lire sur le blog Mad in America, en anglais, ou le télécharger sur le site Scientific Freedom.

  • Lignes directrices pour la désinstitutionnalisation, y compris dans les situations d’urgence (CRPD/C/5), 2022.

    Lignes directrices pour la désinstitutionnalisation, y compris dans les situations d’urgence (CRPD/C/5), 2022.

    Le document est disponible dans sa traduction française officielle en suivant ce lien (CRPD/C/5).

    Il est présenté en anglais ici: https://www.ohchr.org/en/documents/legal-standards-and-guidelines/crpdc5-guidelines-deinstitutionalization-including

    Ce document validé par le Comité de la Convention ONU relative au Droit des Personnes Handicapées (CDPH) explicite les réformes clé à mettre en œuvre par les états participants, dont la France, et l’Union Européenne. Il est basé sur les précédents documents du Comité, l’observation générale n°5 sur l’autonomie de vie et
    l’inclusion dans la société, art. 19 (CRPD/C/GC/5) et les directives
    relatives au droit à la liberté et à la sécurité des
    personnes handicapées, art. 14 (réf. A/72/55, en Annexe). Voir aussi observation générale n°1, art. 12 (CRPD/C/GC/1).

    Il reprend et développe les mesures très importantes pour les droits des personnes avec handicap psycho-social, que sont la réforme de la capacité juridique (au §55), avec la cessation des traitements forcés et des hospitalisations forcées (§55, §58); il explicite le soutien en cas de crise (§10, §76), et le remplacement des systèmes de prises de décision substituées (tutelle, curatelle) par des prises de décisions accompagnées (§55, §69, §73, chapitre VIB).

    Le document explique pourquoi il est nécessaire de désinstitutionaliser et développe les services à mettre en œuvre et les stratégies à adopter pour la réussite de cette réforme.

    Les voies de recours et les mécanismes de réparation suite aux préjudices causés par les institutionalisations sont explicités au chapitre IX.

  • Le bilan santé mentale 2023 français viole les droits de l’homme.

    Le bilan santé mentale 2023 français viole les droits de l’homme.

    Le Ministère français de la santé met en ligne un bilan de ses actions en 2023 concernant la santé mentale daté du 3 mars 2023. Une analyse par Luc.

    Le document est à télécharger en suivant ce lien:
    https://sante.gouv.fr/actualites/presse/dossiers-de-presse/article/synthese-du-bilan-de-la-feuille-de-route-sante-mentale-et-psychiatrie-au-3-mars

    On note: 

    Complète ignorance des droits de l’homme.

    Aucune référence aux droits de l’homme dans ce document.

    En violation flagrante des engagements de la France envers l’ONU [1], le document promeut la torture psychiatrique [11]: hospitalisations forcées dite “sans consentement”, et traitements forcés dits “programmes de soins”, ce qui représente une mise sous camisole chimique et lobotomie chimique sans limitation de durée.

    La France torture à grande échelle les personnes au motif de handicap psychosocial, soit à la suite d’un ersatz de jugement, sans contradictoire, ni indépendance de la justice vis à vis du pouvoir médical [2], soit par intimidation et menaces, soit de façon opaque dans les institutions du médico-social, soit par la médication psychotrope des enfants, y compris avant l’âge de 5 ans. Il n’y a pas de recours effectif contre ces pratiques, le Défenseur des droits ignore les situations jugées, et la CGLPL refuse de considérer les institutions médicosociales comme faisant partie de son mandat.


    Confusion entre santé mentale et psychiatrie, modéle médical du handicap au lieu du modèle des droits humains.
     
    Le document est à propos et au service d’une corporation, il n’est pas à propos des personnes avec handicap psychosocial et de leurs droits. La santé mentale, c’est d’abord de respecter les droits humains de la personne, tels qu’ils sont définis dans les documents ONU, la CDPH. La psychiatrie est une approche de médicalisation, qui peut être abusive ou inappropriée: c’est un choix que peut faire la personne, et cela ne doit pas être imposé.

    La première phrase du document  donne le ton: “La maladie mentale et les troubles psychiques touchent près d’1/5 de la population, soit 13 millions de Français”: c’est la sémantique de la psychiatrie, et de la médicalisation a priori des demandes psychosociales.

    On doit parler de handicap psychosocial, car la médicalisation de ses difficultés n’est que le choix de la personne elle-même, un choix parmi d’autres approches non-médicales, comme par exemple l’empowerment, l’engagement politique, la défense de ses droits, le développement personnel (Observation générale N°1 sur l’article 12 de la Convention ONU relative
    aux droits des personnes handicapées: CDPH, réf. CRPD/C/GC/1) [3].

    Cette Convention demande de changer de paradigme, et de passer du modèle médical du handicap au modèle social, basé sur les droits de l’homme: cela change tout, et ce bilan l’ignore complètement.

    Les leçons des erreurs passées ne sont pas comprises.

    Le document établit un terrible constat d’échec:
    – on y lit que la France connait la plus forte consommation de psychotropes au monde (Epi-phare).
    – 15 à 20% de la population y serait “déprimée”! C’est à dire malheureuse.
    – 3 millions de “troubles psychiques sévères”: preuve que la psychiatrie échoue à guérir mais chronicise ces difficultés.
    – La France a un des taux de suicides les plus élevés en Europe, pour les pays comparables.
    – La “santé mentale” est la plus forte dépense de santé.

    Il semble évident que la psychiatrie française fait, dans l’ensemble, plus de mal que de bien et que l’argent est mal dépensé. Le rapport ne semble tirer aucune conclusion de cet échec accablant. Il est donc construit sur la répétition de l’échec. Peu importe l’argent qu’on y met, tant que le paradigme n’est pas changé, on peut prédire que la situation va empirer.

    Ce bilan montre aussi qu’en France, la politique de santé mentale est décidée par les psychiatres eux-mêmes, qui sont, bien sûr, au service de leur corporation. Or ces psychiatres sont imperméables à la critique. Ils sont aussi influencés à un degré extraordinaire par les laboratoires pharmaceutiques, qui les abreuvent d’idées fausses, lesquelles sont enseignées aussi à tous les médecins français, aux personnel infirmier, aux psychologues, etc. Ces décideurs, y compris au plus haut niveau (Franck Bellevier, Michel Lejoyeux) acceptent des pots de vin de l’industrie pharmaceutique, comme il est facile de constater sur la base de données transparence santé France [4]. Le bras corrupteur de Big Pharma s’étend partout au moyen des fondations Fondamental et Deniker, et des dons à l’UNAFAM [5], et à bien d’autres. Même si c’est l’image qu’elle s’efforce de donner, il est naïf d’imaginer que l’industrie pharmaceutique fait dans la philanthropie: en capitalisme, les gestionnaires demandent des perspectives de bénéfices dans le secteur choisi. Le modèle de marketing de l’industrie du psychomédicament repose sur la fabrication d’un maximum de diagnostics, et sur une relation directe: diagnostic = médicament. Et c’est ce qui se produit: des épidémies de maladies fabriquées [6]. La publicité mensongère des laboratoires psychopharmaceutiques n’est pas présentée comme telle au grand public. Non, elle est enseignée dans les universités et présentée au futurs professionnels comme des vérités scientifiques. Psychopharma redéfinit le langage, vend les maladies qu’elle fabrique, en spécifie les critères par l’intermédiaire des psychiatres qu’elle achète, et leur fournit des outils de diagnostic conçus pour cibler le plus largement possible. Les étudiants qui objecteraient ne pourront pas valider leurs examens.

    Si la population est malheureuse, la première chose à considérer, ce
    sont les droits de l’homme, et la façon dont ils assurés dans notre
    pays: par exemple, logement, liberté et sécurité, accès à la justice à égalité des droits,
    non-ségrégation, opportunités égales, non-harcèlement. Pour certaines personnes, l’approche pharmacologique revient à s’auto-détruire au lieu de changer sa vie, et/ou la société dans laquelle nous vivons. La médication d’une personne peut aggraver sa condition: elle peut perdre ses moyens, elle n’est plus elle-même, elle se démotive et se déresponsabilise, elles souffre de conditions iatrogènes, souvent celles que les produits sont supposés soigner, et au final elle peut se retrouver prise au piège de la dépendance pharmacologique. Beaucoup de psychiatres français semblent résolument aveugles à ces réalités: ils pourront, à la place, allonger la liste des médicaments et quelquefois aussi la liste des diagnostics qui servent d’alibi à ces prescriptions.

    La psychiatrie biologique est un présupposé souvent erroné.

    Les chercheurs indépendants comme le “Council for Evidence-based Psychiatry” [7], démontrent [8] que:

    – Les assertions d’étiologie génétique des troubles n’ont pas été validées, pour schizophrénie et troubles apparentés, troubles de l’humeur, TDAH.
    – Les prétentions à détecter les troubles sur l’imagerie cérébrale ne sont pas sérieuses pour schizophrénie et apparentés, troubles de l’humeur, TDAH, troubles de l’anxiété.
    – Les théories sur les déséquilibres chimiques du cerveau comme étiologie des troubles ne sont pas fondées pour schizophrénie et apparentés, troubles de l’humeur, TDAH, troubles de l’anxiété.
    – Les diagnostics psychiatriques, souvent ne sont pas fiables.
    – Les essais thérapeutiques sont le plus souvent construits sur, et interprétés selon, des présupposés non démontrés. Ils sont à majorité de court terme. Ils sont très souvent faussés, car ils ignorent les effets du sevrage dans le groupe placebo. Aussi, l’aveugle est ineffectif, et les mesures sont peu fiables, subjectives et recueillies dans un rapport de pouvoir déséquilibré (comme la possibilité du traitement forcé); celles-ci sont basées sur des échelles de symptômes et pas sur la qualité de vie. Les conflits d’intérêt sont la règle. Les données complètes anonymes ne sont pas accessibles.
    – Les syndromes de sevrage des psychotropes sont faussement assimilés à des “rechutes”.
    – La communication n’est pas correcte.

    Un diagnostic représente une enquête causale. Quand l’étiologie n’est pas déterminée, il ne s’agit que d’une théorie, et quelquefois plutôt d’une construction sociale, que la personne est libre d’accepter pour elle-même ou non. Présenter les choses autrement est une tromperie.

    Quand une personne explique qu’un traitement ne lui convient pas et qu’il ne marche pas, que fait le mauvais médecin? Il blâme le patient. Et ce conflit, en psychiatrie, se traduit par l’extraordinaire violence des hospitalisations forcées et des traitements forcés. Au lieu de remettre en cause leurs présupposés, les psychiatres inventent des concepts bidon (comme: “n’a pas conscience de ses troubles”, ou: “anosognosie” ou: “résistant au traitement”). Par ce procédé, ils présentent le désaccord qu’ils entretiennent avec leur patient comme une manifestation de la maladie qu’ils prétendent diagnostiquer. Ce sont des raisonnements circulaires et des tautologies. Le résultat est désastreux: véritables tortures et traumatismes lourds, lavage de cerveau et endoctrinement, iatrogénie, désespoir et déresponsabilisation, mort sociale, suicides, fabrication d’addictions pharmacologiques et de handicaps à vie: le terrible piège s’est refermé sur la personne qui a simplement commis l’erreur de faire confiance au médecin. La psychiatrie, on y rentre facilement, mais la porte de sortie n’est pas prévue. Il peut être extraordinairement difficile de faire lever un diagnostic: le médecin dira plutôt: “compensé”, “stabilisé”, ou “en rémission”. Et le psychiatre, comme le pape, n’a jamais tort.


    La psychiatrie biologique n’est pas attractive parce qu’elle chronicise, et parce qu’elle est violente.

    Ce qui est basé sur des concepts erronés ne marche pas, mais est davantage nuisible que bénéfique, ce qui viole le principe médical de ne pas nuire.

    Torturer son prochain est un acte criminel. C’est pourtant ce qui est pratiqué avec les hospitalisations forcées et les traitements forcés. Ce crime n’est pas attractif pour qui s’engage dans le médical afin d’aider son prochain.

    La pédopsychiatrie pharmacologique est très souvent nuisible et immorale. 

    La promotion de la pédopsychiatrie est évidemment d’un grand intérêt pour les laboratoires pharmaceutiques: il est avantageux pour cette industrie de conquérir de nouveaux marchés, et de fabriquer des addictions pharmacologiques et des handicaps à vie dès le plus jeune âge.

    La pédopsychiatrie oublie souvent qu’elle est au service de
    l’enfant, et pas au service de l’entourage, ni des enseignants, ni même
    de la société.

    Intoxiquer un enfant avec des psychotropes comme on le ferait avec des drogues, sans preuve biologique d’absolue nécessité, par exemple quand il demande à être écouté, où qu’il se rebelle si ses droits sont violés, cela peut être considéré comme un acte de maltraitance grave. Le motif en est souvent le confort des personnes qui s’occupent de l’enfant, et quelquefois une pédagogie inadaptée, à un âge trop précoce, pour le TDAH [8]. Tous ces médicaments de la psychiatrie endommagent le cerveau et altèrent le développement de l’enfant, en plus d’autres effets nuisibles.

    Coller une étiquette psychiatrique à un enfant est un acte qui peut être extrêmement nuisible: c’est le stigmatiser, vis à vis de lui-même, de l’entourage et de la société. On ne retire pas une étiquette psychiatrique: toute sa vie durant, son entourage considèrera l’enfant comme une personne malade.

    Au lieu de cela, les droits de l’homme demandent par exemple la non-ségrégation, la désinstitutionalisation, une pédagogie qui s’adapte à l’enfant et non l’inverse, de consulter l’enfant pour toutes les questions le concernant, et en particulier pour les questions médicales.

    Le Comité de la CDPH de l’ONU et l’OMS indiquent les mesures à prendre.

    Les Observations finales concernant la France [9], les Observations générales et les Directives spécifient clairement les mesures à prendre.

    L’OMS propose des dossiers et des formations en ligne pour toutes les personnes concernées, y compris en français [10].

     

    Le Collectif demande:

    – L’arrêt immédiat des hospitalisations forcées et des
    traitements forcés, ainsi que la personnalité juridique dans des
    conditions d’égalité et la désinstitutionalisation [13]: c’est le respect des
    engagements de la France envers l’ONU.

    – Des réparations pour toutes les violations graves des droits de l’homme que la psychiatrie française a perpétrées [12][13]: 

    1) Restitution de la liberté et de la jouissance de tous les droits du citoyen et de l’usager.

    2) Compensation pour les dommages économiques, physiques et
    mentaux causés par la coercition, en particulier perte d’emploi,
    d’éducation, pertes matérielles et morales, frais de justice, de
    médecine et dépenses sociales.

    3) Réhabilitation des victimes dans leur inclusion et
    participation entière à la vie de la société. Restaurer leur
    indépendance physique, mentale, sociale et vocationnelle.

    4) Satisfaction: mesures effectives de cessation de la violation
    des droits. Enquêtes, sanctions, exposition publique des faits, excuses
    publiques, reconnaissance de responsabilité.

    5) Garantie de non-répétition: combattre l’impunité, prévenir les violations futures, changer les lois qui les ont permises.

    Pour nous, la participation des personnes avec handicap psychosocial aux consultations n’est ni authentique ni équilibrée, tant que ceux-ci sont soumis à des traitements forcés, menaces, intimidations, et endoctrinements: c’est comme de voter sous la menace, en dictature, pour le candidat unique.


    Références

    1. CDPH ONU, “Guidelines on article 14”, 2014.
      http://www.ohchr.org/Documents/HRBodies/CRPD/GC/GuidelinesArticle14.doc
    2. Cour de Cassation, arrêt n°16-22.544 du 27 septembre 2017, 6ème.
      https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000035681676?isSuggest=true
    3. Observation générale N°1 sur l’article 12 de la Convention ONU relative
      aux droits des personnes handicapées: CDPH, réf. CRPD/C/GC/1.
      http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/CRPD/Pages/GC.aspx
    4. Base de données transparence santé France
      https://www.transparence.sante.gouv.fr/pages/accueil/
    5. L’UNAFAM est liée financièrement à l’industrie du médicament
      https://www.unafam.org/nos-partenaires
    6. Robert Whitaker, “Anatomy of an Epidemic: Magic Bullets, Psychiatric Drugs, and the Astonishing Rise of Mental Illness in America”, 2011.
      https://books.google.fr/books/about/Anatomy_of_an_Epidemic.html
    7. “Council for Evidence-based Psychiatry”
      https://cepuk.org/
    8. Peter C Gøtzsche, “Critical psychiatry textbook”, 2022
      https://www.scientificfreedom.dk/books/
    9. Observations finales pour la France, Convention relative aux droits des
      personnes handicapées, ONU. Référence: CRPD/C/FRA/CO/1, 4 octobre 2021.
      https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CRPD%2fC%2fFRA%2fCO%2f1&Lang=en
    10.  Matériel OMS de formation aux droits de l’homme en santé mentale, existe en français.
      https://www.who.int/publications/i/item/who-qualityrights-guidance-and-training-tools
    11. Dossier sur la torture psychiatrique au CHRUSP, “Center for Human Rights of Users and Survivors of Psychiatry”, en anglais.
      http://www.chrusp.org/home/psychiatric_torture
    12. Hege Orefellen, “Torture and other ill-treatment in psychiatry – urgent need for effective remedies, redress and guarantees of non-repetition”, 2015, WNUSP, “World Network of Users and Survivors of Psychiatry” et “We Shall Overcome, Norway”. 

      https://dk-media.s3.amazonaws.com/AA/AG/chrusp-biz/downloads/294485/Side_event_CRPD_Art15_March2015_Hege.pdf

    13. Comité des droits des personnes handicapées, Lignes directrices pour la désinstitutionnalisation, y compris dans les situations d’urgence, réf. CRPD/C/5, 2022
      https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CRPD/C/5
    14. Tina Minkowitz, formation à la CDPH, Dossier sur la désinstitutionalisation, “Deinstitutionalization – Reparative Justice Approach”, en anglais.
      https://www.crpdcourse.org/course-content/deinstitutionalization-reparative-justice-approach/ 

     
    Courrier adressé au Ministre français de la santé et de la prévention.

     

    Image depuis: https://quotefancy.com/quote/1673011/Judi-Chamberlin-Nothing-about-us-without-us